Tarot tiré (Kathy, Molenbeek- Bruxelles, janvier 2023)

Cet atelier d’écriture se fait sur base d’un tirage des cartes du Tarot de Marseille. Benoit Coppée nous éclaire sur ses origines, sur les cartes qui inspirent de nombreux auteurs.

Nous avons chacun.e tiré une carte. Certaines à l’endroit, d’autres, à l’envers.

Nous sommes huit participant.e.s.

Voici nos élues:

  1. La lune
  2. Le soleil (à l’envers)
  3. L’empereur (à l’envers)
  4. L’amoureux (à l’envers)
  5. No name (la mort) > pas de nom!
  6. Le “mad” (à l’envers) > pas de numéro!
  7. Le jugement
  8. L’étoile

Benoît nous commentera chaque carte et nous aurons 5 ou 10 minutes , je ne m’en souviens plus, pour commencer un récit et l’articuler en s’inspirant de la symbolique des huit élues.

C’est pourquoi, je vais numéroter chaque passage.

  1. Like a  Moonlight Shadow nageait plutôt la nuit et savourait chaque goutte de cet océan dit Pacifique qui avant l’aube l’était un peu. Flotter et se laisser porter l’enchantait malgré une pointe de frissons de peur de ce noir, de cet invisible dans lesquels il aimait se fondre.
  2. Au loin déjà le grondement sourd des vagues gonflées d’eau et de fureur le ramène dans son corps, dans ses tripes. Regagner la plage, retrouver le sable ferme pour s’allonger, admirer le jour se lever en chassant de la voûte les derniers éclats étoilés et attendre la chaleur du soleil. Se laisser aller, s’assoupir avant l’arrivée des pêcheurs et des surfeurs.
  3. L’heure est venue de se nourrir, de reprendre contact avec la réalité, d’entretenir la machine, d’oser regarder la lumière en face. Moonlight Shadow adore prendre un jus d’ananas frais, sans glaçons et sans paille et l’engloutir trop vite. Comme un con, c’est quand il n’en reste qu’un petit centimètre dans le verre, qu’il en apprécie le goût, la texture, la couleur, la saveur douce et acidulée.
  4. Ce matin, le vent se lève et les surfeurs ont suivi le mouvement avec une gourmandise sauvage. Moonlight est intrigué par un tel enthousiasme. Et soudain il se dit qu’être attachés à une planche, avec un fil à la patte dans la brutalité des flots, semble les motiver. Ils sont là, magnifiquement sculptés et dorés, à attendre et attendre encore la vague parfaite pour se lancer, se laisser rouler et pétrir.
  5. Aujourd’hui il reste là, un peu pétrifié et tétanisé, complètement scotché par ce qu’il perçoit dans cette glissade, cette maîtrise du mouvement, cette soif de l’écume, cette folie brutale et les bruits assourdissants des rivages de Puerto Escondido. Il a un déclic. Il cherche, fouille, tâte son âme.
  6. Putain, il a les chocottes. Il se sent moche, un peu flasque dans la tête et autour du bide. Il envie ces Apollons et ces Vénus de mer. Il n’ose pas encore. Il s’abreuve de leur insouciance, de leur légèreté, de leur joie. Allez zou, fieu, fonce. Va louer une planche et lance-toi.
  7. Et paf, il s’élance mû par une main invisible, douce et ferme. Il écoute à peine les consignes tant il est envahi par une volonté magique de se jeter à l’eau.
  8. Avec une énergie enfantine il déguste le sel, l’iode, la mer, la vie.

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