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Sugar Cane Dudes (Kathy- Varkala – January 24)

Quoi ? Tu ne le savais pas? J’adore m’épuiser de plaisir à vélo, découvrir les coins et les recoins d’une région en me laissant porter par le vent et l’inspiration. Bien sûr, sous les tropiques et un soleil de plomb, il est indispensable de s’hydrater un maximum. En plus de litres d’eau à température ambiante, donc presque bonne pour infuser le thé, l’un de mes boosters préférés est le jus fraîchement pressé de canne à sucre.

En Inde, ce jus, également connu sous le nom de “ganne ka ras” en hindi, va bien au-delà d’une simple boisson rafraîchissante ; c’est une expérience culturelle profondément enracinée dans le tissu social du pays. Les étals de rue colorés, ornés de presses à canne à sucre bruyantes, attirent les passants et les mouches. Si ces dernières sont présentes, tu passes ton chemin!

Permets-moi de t’expliquer comment ça se passe. Les vendeurs habiles manœuvrent les lourdes manivelles avec dextérité. Ils coupent des morceaux de canne, les rassemblent, les font passer sous les dents de la presse après avoir déposé un récipient en inox recouvert d’une passoire pour récolter le liquide sucré qui devient instantanément une potion magique par les chaudes journées indiennes. Ils font passer les morceaux de canne plusieurs fois à travers la presse, ajustant la pression à chaque passage pour extraire tout le jus. Ils y glissent aussi des petits citrons verts qui ajoutent une touche acidulée au délicieux nectar et qui empêchent l’oxydation par la même occasion.

Le jus de canne à sucre, servi généreusement dans des gobelets en papier ou dans des verres, est un baume pour l’âme dans ce climat tropical. Les habitants, jeunes et moins jeunes, se rassemblent autour de ces stands pour une pause bien méritée, échangeant des nouvelles, des rires et des histoires tout en sirotant le délice sucré.

Ce breuvage traditionnel ne se contente pas de rafraîchir, il porte également avec lui une riche histoire agricole. L’Inde est l’un des plus grands producteurs mondiaux de canne à sucre, et son jus serait ainsi une célébration de la terre fertile et du dur labeur des agriculteurs, me dit-on.

Banshi, âgé de 20 ans, vend environ 10 litres de jus par jour, ce qui, selon lui, rapporte 400 roupies. Il m’explique qu’à Goa, 1 kilo coûte 100 roupies et que tu en tires 4 verres. À 20 roupies le verre, je pense qu’il y a quelques erreurs dans ses calculs, mais voilà les infos qu’il me donne. Cela ferait un excellent exercice de calcul mental pour l’école primaire. Genre : Banshi veut gagner 1000 roupies par jour. Sachant qu’un kilo de canne à sucre coûte 100 roupies et qu’un kilo produit 4 verres, combien devrait-il en vendre? Là, je sens que tu te grattes la tête, les yeux comme des ballons, non? Ses chiffres peuvent sembler embrouillés, mais sa détermination est claire. Cela soulève la question : dans un monde obsédé par les calculs financiers, est-ce que le vrai succès ne réside pas dans la satisfaction de faire quelque chose que l’on aime, peu importe le rendement?

En savourant la fraîcheur du jus, je me demande si la simplicité de cette entreprise de rue n’est pas un rappel bienvenu. Peut-être que le bonheur peut être mesuré en verres de jus plutôt qu’en roupies. Dans notre quête incessante de succès financier, ne devrions-nous pas chercher des leçons de vie de Banshi qui vend son doux nectar? Qu’en penses-tu?

Parlons encore argent! Les prix varient. À Mumbai, tu payes environ 15 roupies pour un verre, à Goa dans une rue populaire, c’est 20 roupies, en bord de plage, entre 60 et 80, et dans le Kerala, je viens de me réhydrater pour 40 roupies avec un délicieux jus tout frais bourré de vitamines ( de la vitamine C, B6, de la niacine, riboflavine et thiamine), de minéraux (du fer, du magnésium et du calcium), d’antioxydants, d’énergie et de bonne humeur en conversant avec les uns et les autres.

Alors que les grandes marques de boissons envahissent le marché, le jus de canne à sucre persiste en tant que symbole de simplicité et d’authenticité. Il incarne la véritable essence de l’Inde, où la vie est savourée gorgée par gorgée.

What? You didn’t know? I absolutely love indulging in the pleasure of cycling, exploring every nook and cranny of a region, letting the wind and inspiration guide me. Of course, in the tropics under scorching sun, staying hydrated is a must. Besides liters of water at room temperature, almost perfect for brewing tea, one of my favorite boosts is freshly pressed sugarcane juice.

In India, this juice, also known as “ganne ka ras” in Hindi, goes way beyond being a simple refreshing drink; it’s a cultural experience deeply woven into the social fabric of the country. Colorful street stalls adorned with noisy sugarcane presses attract passersby and flies. If the latter are present, you’d better steer clear!

Let me break it down for you. Skillful vendors deftly maneuver heavy cranks. They cut sugarcane pieces, gather them, pass them under the press’s teeth after placing a stainless steel container covered with a sieve to collect the sweet liquid that instantly becomes a magical potion on hot Indian days. They pass the sugarcane pieces through the press several times, adjusting the pressure at each pass to extract all the juice. They also add small limes that bring a zesty touch to the delicious nectar and prevent oxidation at the same time.

Served generously in paper cups or glasses, sugarcane juice is a balm for the soul in this tropical climate. Locals, young and old, gather around these stands for a well-deserved break, exchanging news, laughter, and stories while sipping the sweet delight.

This traditional elixir not only refreshes but also carries a rich agricultural history. India is one of the world’s largest sugarcane producers, and its juice becomes a celebration of fertile land and the hard work of farmers, I’m told.

Banshi, at the age of 20, sells about 10 liters of juice per day, earning him 400 rupees. He explains that in Goa, 1 kilo costs 100 rupees and yields 4 glasses. At 20 rupees per glass, I think there might be some errors in his calculations, but those are the figures he provides. It would make an excellent mental arithmetic exercise for primary school. Like, Banshi wants to earn 1000 rupees a day. Knowing that a kilo of sugarcane costs 100 rupees and produces 4 glasses, how many should he sell? I bet you’re scratching your head, eyes wide open, right? His numbers may seem muddled, but his determination is crystal clear. It raises the question: in a world obsessed with financial calculations, does real success not lie in the satisfaction of doing something you love, regardless of the financial return?

As I relish the freshness of the juice, I wonder if the simplicity of this street business isn’t a welcome reminder. Perhaps happiness can be measured in glasses of juice rather than rupees. In our relentless pursuit of financial success, should we not seek life lessons from Banshi? Your thoughts?

Let’s talk money again! Prices vary. In Mumbai, you pay about 15 rupees for a glass, in a popular street in Goa, it’s 20 rupees, on the beach between 60 and 80, and in Kerala, I just rehydrated for 40 rupees with a delicious, freshly squeezed juice packed with vitamins (including vitamin C, B6, niacin, riboflavin, thiamine), minerals (like iron, magnesium, calcium), antioxidants, energy, and good vibes while chatting with others.

While big beverage brands invade the market, sugarcane juice persists as a symbol of simplicity and authenticity. It embodies the true essence of India, where life is savored sip by sip.

2 Comments

  • Nathalie Heintz

    Banshi sait certainement, à la roupie près, combien lui rapporte un gobelet de ce breuvage des Dieux:la somme figurant dans sa bourse à la fin de sa journée de travail vu qu elle était probablement vide en la débutant. Laissons les savants calculs aux écoliers, en effet et le réel plaisir procuré par sa dégustation, partagée ou non, à ceux qui ont pu débourser cette somme, abordable ou non, selon chaque budget quotidien.

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