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Brewed Legends: Calcutta’s Indian Coffee House (Kathy- Kolkata – Nov. 23- 2nd part)

The story of the Indian Coffee House in Calcutta is absolutely captivating and filled with significant events. Established in 1876, this iconic establishment was originally conceived by British planters to address the economic crisis within the empire.

In 1946, a crucial turning point occurred when the workers of the Indian Coffee House occupied the premises. This occupation eventually led to its transformation into a cooperative, marking a significant act within the anti-colonial and anti-capitalist labor movement. This transition reflected the workers’ determination to take control of their workplace and actively participate in its management.

During the 1970s, the Indian Coffee House evolved beyond its initial economic role to become a radical space. It attracted politically and artistically engaged intellectuals, bringing together individuals from diverse perspectives and convictions. This space became a hub of resistance during the Emergency, serving as a meeting point for those challenging established norms.

Various groups fought and mobilized to fulfill the promises made at independence. In response, the ruling government, led by Prime Minister Indira Gandhi, suspended the Constitution, declared a state of emergency, and restricted civil liberties. The hope of decolonization had turned into disillusionment.

Thus, the history of the Indian Coffee House in Calcutta is inseparable from the political, social, and economic history of the region. From its origin as a response to an economic crisis to its transformation into a hub of resistance and intellectual gathering, this iconic establishment has left a significant mark on the fabric of Calcutta’s history, remembered by both customers and workers.

Sourav Choudhury shares that he has been visiting this ICH for 18 years, enjoying a good coffee and snacks with members of his association. Indeed, the next day, I find him with his growing group of friends. They start with four, then six, seven, twelve, thirteen, and the chairs gather around the same small table.

This reminds me of my dad, who used to have breakfast outside to join other regulars, discuss football, and read his newspaper.

Dilip Rudas mentions that the coffee here has a different taste because it’s an historic place where he loves to come often. He emphasizes multiple times that it has been around since 1876!

A young and smiling couple with luggage comes here for the first time. They are from Mumbai, and before leaving Kolkata, where they were visiting friends, they insisted on having lunch here. It’s a MUST, it’s iconic, simple, and a good experience, they tell me, like a leap into the past.

Abir, 23, first tells me that his name means fragrance! He is also here for the first time, recommended by his friends who attend Kolkata University. He wants to experience a part of this history.

Another group of three 21-year-old friends comes to breathe in the past of this legendary place, its culture.

Dr. Anuja Baghi, a journalism and mass communication professor at the university, loves this place for various reasons. She likes to come here with friends, but also to have a drink and a bite on the way to work. According to her, it’s impossible to escape the living myth that is this ICH because even today, it remains the cradle of politicians, various associations, writers, avid readers who come to shop in the neighborhood and then settle here. She boldly speaks of the intellectual power of this place, of the strength that lies in its history. She adds that it’s pocket-friendly for the majority, unlike Starbucks, which has divisive prices. She appreciates that I want to highlight our choices in terms of consumption.

Three slightly older men join to reminisce about their university days, exchange fond memories, and gather where they spent hours over one cup of coffee. They also highlight the cultural heritage of this establishment frequented by filmmakers, economists, and all that intelligentsia whose memory is honored by customers and workers, passing down the legacy.

It’s warm, touching, bustling with life stories, noisy with conviviality, popular, and majestic. I love it!

L’histoire de l’Indian Coffee House de Calcutta est fascinante et riche en événements marquants. Créé en 1876, cet établissement emblématique a été initialement conçu par des planteurs britanniques dans le but de pallier la crise économique de l’empire.

En 1946, un tournant important a eu lieu lorsque les travailleurs de l’Indian Coffee House ont occupé l’établissement. Cette occupation a finalement conduit à sa transformation en coopérative, marquant ainsi un acte significatif dans le cadre du mouvement ouvrier anti-colonial et anticapitaliste. Cette transition reflétait la volonté des travailleurs de prendre le contrôle de leur lieu de travail et de participer activement à la gestion de l’établissement.

Au cours des années 1970, l’Indian Coffee House a évolué au-delà de son rôle économique initial pour devenir un espace radical. Il a attiré des intellectuels politiquement et artistiquement engagés, réunissant des individus de diverses perspectives et convictions. Cet espace est devenu un lieu de résistance pendant la période de l’État d’urgence, servant de point de rencontre pour ceux qui cherchaient à défier les normes établies.

Ces groupes divers ont lutté et se sont mobilisés pour obtenir ce qui avait été promis à l’indépendance. En réponse, le gouvernement en place sous la direction du Premier ministre Indira Gandhi a suspendu la Constitution, déclaré l’État d’urgence et restreint les libertés civiles. 

L’espoir de la décolonisation s’était transformé en désillusion.

Ainsi, l’histoire de l’Indian Coffee House de Calcutta est indissociable de l’histoire politique, sociale et économique de la région. De son origine en tant que réponse à une crise économique à sa transformation en un lieu de résistance et de rassemblement intellectuel, cet établissement iconique a laissé une empreinte significative dans le tissu de l’histoire de Calcutta et les clients et travailleurs s’en souviennent.

Sourav Choudhury me confie qu’il fréquente ce ICH depuis 18 ans, qu’il vient y apprécier un bon café et grignoter quelques snacks avec les membres de son association. Et en effet, le lendemain, je le retrouve avec sa bande de copains qui gonfle à vue d’oeil. Ils sont quatre, puis six, sept, douze, treize et les chaises se rassemblent autour de la même micro table.

Cela me fait penser à mon papa qui allait prendre son petit déjeuner à l’extérieur pour rejoindre d’autre habitué.e.s, discuter football et lire sa gazette.

Dilip Rudas dit qu’ici le café a un goût différent car c’est un lieu historique où il aime venir souvent. Il souligne plusieurs fois que ça existe depuis 1876!

Un jeune couple souriant et chargé de bagages vient pour la première fois ici. Ils sont de Mumbai et avant de quitter Kolkata où il rendaient visite à des amis, ils ont vraiment tenu à déjeuner ici. C’est un MUST, c’est iconique, simple et c’est une bonne expérience, comme un bond dans le passé, me disent-ils.

Abir, 23 ans, me raconte d’abord que son nom veut dire parfum! Il vient aussi ici pour la première fois sur recommandation de ses amis qui fréquentent l’université de Kolkata. Il veut vivre un pan de cette histoire.

Un autre groupe de trois camarades de 21 ans vient pour respirer le passé de ce lieu mythique, sa culture.

Le Docteur Anuja Baghi, professeure en journalisme et en communication de masse à la faculté, adore cet endroit pour différentes raisons. Elle aime y venir avec des amis mais aussi pour prendre un verre et manger un bout en route vers le boulot. Il n’y a, selon elle, pas moyen de se départir du mythe vivant qu’est cet ICH car encore de nos jours, cela reste le berceau de politiciens, d’associations diverses, d’écrivains, de gros lecteurs qui viennent faire leurs emplettes dans le quartier puis s’installer ici. Elle parle carrément du pouvoir intellectuel de ce lieu, de la force qui réside dans son histoire.

Et de rajouter que c’est abordable (pocket friendly) pour le plus grand nombre contrairement à Starbucks qui pratique des prix qui divisent. 

Elle apprécie beaucoup que je veuille mettre nos choix de consommation en matière de bistrots en lumière.

Trois hommes un peu plus âgés s’y rejoignent pour se remémorer leur jeunesse universitaire, échanger les bons souvenirs, se retrouver là où ils ont passé des heures avec une seule tasse de café devant eux. Ils soulignent aussi le patrimoine culturel de cet établissement fréquenté par des cinéastes, des économistes et toute cette intelligentsia dont les clients et travailleurs honorent la mémoire et transmettent l’héritage.

C’est chaleureux, touchant, grouillant de récits de vie, bruyant de convivialité, populaire et majestueux. J’adore!

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