Gulab Jamun Safari (Kathy – Mumbai – Dec. 23)
English version below
Varanasi, ma belle. Que de beaux souvenirs tu me laisses.
Un soir, je reviens du merveilleux temple rouge dédié à Durga et comme d’habitude, je déambule dans les rues, le nez en l’air, les yeux écarquillés, curieuse de tout et de rien quand je vois une énorme casserole remplie de grosses pommes de terre en train de cuire sur le sol.
En Inde à peu près tout se passe au niveau du sol. Manger, cuisiner, prier, rencontrer des amis, attendre le train, dormir souvent…
Juste à côté, sur un autre bec de gaz, un gars, est en train de réduire en fine purée très collante des pommes de terre cuites.
Si on mange vraiment de tout en Inde, j’avoue que jamais je n’ai vu ou goûté quelque chose qui ressemblât à de la purée ou à du “stoemp” (mes amis belges comprendront, c’est une de purée de légumes délicieuse à souhait).
Comme je suis d’un tempérament avide à apprendre, je pénètre l’atelier à l’arrière. Ici, cela ne pose jamais de problème. C’est même plutôt vécu comme un honneur par ces millions de travailleurs et travailleuses qui bossent trop souvent dans l’ombre sans aucune reconnaissance. S’arrêter, prendre le temps d’observer leurs tâches, en l’occurence, les étapes d’une recette, communiquer comme on peut, avec des gestes, des bribes d’hindi, trois mots d’anglais, les yeux, les mains, … cette approche toute simple ouvre les portes d’univers méconnus, fait naître des sourires et des complicités, nous permet de nous rencontrer, un peu mais vraiment.
Donc, nous en étions aux patates cuites et à la purée…
Et bien là, grande surprise! Cette mixture collante va servir de base à la sirupeuse recette d’une gourmandise légendaire. Faites du bruit pour le Gulab Jamun!!
Le nom “Gulab Jamun” est une combinaison de deux mots. “Gulab” signifie rose en ourdou, et “Jamun” est une référence à une petite prune indienne. L’appellation évoque la délicatesse de ces boules sucrées, souvent trempées dans un sirop parfumé à la rose.
À l’origine, le Gulab Jamun était préparé avec du khoya (lait réduit), mais au fil du temps, différentes variations de la recette ont émergé comme les versions à base de pommes de terre ou de paneer (genre de fromage, tofu).
Ses origines remontent à la période médiévale sous les influences des saveurs sucrées de la cuisine persane et turque. Les conquérants moghols les ont introduits dans la pâtisserie indienne.
C’est un dessert qui transcende les frontières, unifiant les palais avec sa douceur et sa richesse historique.
Star incontestée des festivités indiennes, des mariages aux festivals, en passant par les célébrations religieuses, ces petites boules sucrées sont omniprésentes…même sur les plateaux-repas servis dans les trains.
Donc, retournons aux fourneaux. De la cuisson des grosses pommes de terre, à leur réduction en purée collante dans laquelle on incorpore du bicarbonate de soude, de la cardamome en poudre, du lait frais, du ghee (beurre clarifié au parfum subtil), parfois de la farine, en passant par le refroidissement de l’appareil, la formation des boules, la friture à l’huile pour les dorer à souhait, l’ébullition du sirop plus ou moins parfumé et le résultat final garni de pistaches hachées ou d’amandes effilées.
Je termine avec une anecdote particulièrement charmante: lors d’une fête, une grand-mère a préparé des Gulab Jamun en utilisant sa propre recette transmise de génération en génération. Cependant, cette fois-là, elle a décidé de personnaliser chaque boule sucrée en fonction des membres de la famille présents.
Elle a créé des variations subtiles dans la forme et la taille des boules, symbolisant les traits uniques de chaque individu. Certaines étaient un peu plus petites pour les enfants, d’autres un peu plus grandes pour les membres de la famille plus âgés. Elle a également ajusté la quantité de cardamome pour refléter les préférences aromatiques de chacun.
Le résultat fut un plateau offrant une touche personnelle et affectueuse pour chaque convive.
Je me retrouve dans cette histoire car pour moi aussi, cuisiner est l’expression de mon amour.
Varanasi, my lovely. Ah, the good times you bring back.
Picture this: I’m coming back from this awesome red temple dedicated to Durga. As usual, I’m strolling around, looking up, wide-eyed, just checking out the streets. And then, bam! There’s this massive pot of potatoes boiling on the ground.
In India, everything’s happening at ground level: eating, cooking, praying, meeting friends, waiting for the train, and, yeah, catching some Zs.
Right next to this potato pot, there’s a dude mashing the heck out of some cooked potatoes. Now, in India, you eat all sorts of things, but I’ve never seen or tasted anything like mashed potatoes or “stoemp” (Belgian folks, you get me? It’s this awesome mashed veggie dish).
Being the curious cat I am, I sneak into the back of the workshop. No big deal in India. It’s actually kinda cool for the millions of folks working in the shadows without any shoutouts. Taking a pause, watching their gig, in this case, the steps of a recipe—communicating with gestures, bits of Hindi, three English words, eyes, hands… it opens doors to unknown worlds, brings out smiles, and forms connections, even if it’s just a bit.
So, back to those cooked potatoes and the mash…
Surprise! This gooey mix is the starting point for a syrupy, legendary treat. Give it up for the Gulab Jamun!
The name? “Gulab” means rose, “Jamun” is a nod to a little Indian plum. Think delicate sweet balls dunked in rose-scented syrup.
Originally, Gulab Jamun was all about khoya (reduced milk). But now, there are all sorts of versions—potatoes, paneer (like cheese, kinda). It dates back to medieval times, mixing in sweet flavors from Persian and Turkish kitchens, thanks to the Mughal conquerors.
It’s a dessert that doesn’t care about borders, winning over taste buds with its sweet vibes and cool history. It’s the MVP of Indian parties, from weddings to festivals, even at religious bashes. And get this, you’ll find these sweet balls even on train meal trays.
So, let’s get back to the kitchen. From cooking hefty potatoes to mushing them into a sticky mix with baking soda, cardamom powder, fresh milk, ghee, maybe some flour, cooling it down, making balls, frying them till they’re golden, boiling up some aromatic syrup, and bam—final product with chopped pistachios or sliced almonds.
Here’s a sweet story to wrap it up: a grandma once rocked up with Gulab Jamun, using her secret family recipe. But this time, she jazzed up each sweet ball based on who was at the party.
Different sizes and shapes, symbolizing each person’s uniqueness. Smaller ones for kids, bigger ones for the oldies. She even tweaked the cardamom level to match everyone’s taste.
End result? A plate of love for each guest. And me? Cooking’s my love language too.
3 Comments
Sylvie Landuyt
J’ai eu cette chance. Que tu me prépares à manger! Et oui, je me suis sentie aimée 🙂
Kathy Van der Elst
Kathy contente! Des bises, chère Sylvie!
Kathy Van der Elst
Merci, Sylvie!