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The Sacred Fire and the Circle of Life (Kathy- Varanasi- Nov. 23)

The high flames sear me slightly, and scented ashes swirl in the air.

By the water, bodies with bound feet are enveloped in beautiful shrouds, surrounded by family, and perhaps close ones.

But where are the women? In fact, they are prohibited in this place, fearing that their tears might “detain” the soul. Indeed, the departed are escorted to the very end without tears, dramas, special attire, songs, or speeches.

With great delicacy, one drapes the deceased in a colored cloth, while another pours sacred Ganges water into their mouth or onto their face. It is said that a golden shroud signifies an old man, a white shroud a man, orange an old woman, and red a woman.

It’s not uniformed employees who transport the deceased to open-air pyres; it’s members of the Dom caste who oversee the entire cremation process, from tending to the fires to supplying the wood—a task considered impure.

Modestly, the body is then stripped of its splendid fabrics and covered with a simple, long cloth. It is then placed on a one-meter-high stack of wood, covered again with branches, ghee (clarified butter), and sandalwood powder. Only the head and sometimes the feet protrude from the wooden “coffin.” Things resembling piles of earth are then placed on the logs that serve as a cover. Perhaps dried dung?

But one thing puzzles me: the bodies are not stiff.

The corpses rest in the sacred water before their union with the fire.

There are awaiting pyres, scattered saris, voracious goats, and men, always men.

They then circumambulate the body five times, resting in this beautiful natural structure, and ignite the fire with a hay torch, and it begins.

It is beautiful and simple. Death amid life, life moving toward death in a natural circle. Ashes to ashes.

In the midst of the five or six pyres, there are mounds of ashes. A man deposits some on one of the lying fabrics, slides them to the river, places them in a colleague’s wicker basket, who sifts them to recover any gold teeth, for example.

On these cremation spaces on the riverbank, fires have been burning night and day without any interruption for 3,500 years.

For Hindus, being cremated in Varanasi allows them to achieve “moksha,” the soul’s extinction, the ultimate goal of believers, and thus end the cycle of reincarnations.

All of this unfolds with simplicity, devoid of any funeral atmosphere, amid passersby, cows, children, sadhus, tea vendors—in short, amidst the everyday life.

Varanasi a le feu sacré. 

Les hautes flammes me brûlent un peu et des cendres parfumées virevoltent dans l’air.

Au bord de l’eau, des corps aux pieds liés sont enveloppés dans de très beaux linceuls entourés des hommes de la famille, des proches aussi, peut-être. 

Mais où sont les femmes? 

En fait, elles sont interdites en ce lieu, de peur que leur larmes ne “retiennent” l’âme. 

Et en effet, les défunt.e.s sont accompagné.e.s jusqu’au dernier moment sans pleurs, ni larmes, ni drames, ni habits de circonstances, ni chants, ni discours.

Avec beaucoup de délicatesse, l’un recouvre le ou la défunte d’un drap coloré, l’autre lui verse de l’eau sacrée du Gange dans la bouche ou sur le visage.

Il paraît que si le linceul est doré, c’est un vieil homme, blanc, un homme, orange, une vieille femme, rouge, une femme.

Ce ne sont pas des  employés en uniforme qui portent les mort.e.s vers les bûchers en plein air, ce sont des membres de la caste des Doms qui ont la charge de tout le processus de crémation, de l’entretien des feux à l’approvisionnement en bois. Une tâche considérée comme impure.

Avec pudeur, le corps est ensuite dépouillé de ses magnifiques tissus et recouvert d’un long drap simple. Puis, il est déposé sur une pile de bois d’un mètre de haut et recouvert à nouveau d’autres branches, de ghee (du beurre clarifié) et de poudre de santal. Seule la tête et parfois les pieds dépassent du “cercueil” fait de piles de bois. Des petites choses qui ressemblent à des tas de terre sont posés ensuite sur les bûches qui servent de couvercle. Peut-être des bouses séchées?

Mais une chose me chiffonne, les corps ne sont pas raides.

Les cadavres reposent dans l’eau sacrée, avant leur mariage avec le feu. 

Il y a des feux qui attendent, des  saris qui jonchent la terre, des chèvres gourmandes et des hommes, encore et toujours, des hommes.

Ils tournent ensuite  cinq fois autour de la dépouille qui repose dans cette jolie construction naturelle et allument le feu avec une torche de foin et c’est parti.

C’est beau et simple. La mort au milieu de la vie, la vie qui va vers la mort dans un cercle naturel. Renaître de ses cendres. Ashes to ashes.

Au milieu des cinq ou six bûchers, il y a des monticules de cendres. Un homme en dépose sur un des tissus qui traînent, les glisse jusqu’au fleuve, va les déposer dans le panier en osier d’un collègue qui les filtre pour récupérer d’éventuelles dents en or, par exemple.

Sur ces espaces de crémations sur la berge du fleuve, les feux brûlent jour et nuit, sans interruption depuis 3 500 ans. 

Pour les hindous, être incinéré à Varanasi permet d’atteindre le “moksha”, l’extinction de l’âme, but ultime des croyants, et donc de mettre un terme au cycle des réincarnations.

Tout cela se déroule avec simplicité, sans aucune ambiance d’enterrement, au milieu des passants, des vaches, des enfants, des sadhus, des marchands de thé, bref, du quotidien.

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